Plusieurs fois par jour, un ou des dauphins viennent passer quelque temps autour du bateau. Des fois quelques secondes seulement, souvent une dizaine de minutes. On les entend se raconter tout un tas de trucs mais quoi? Ils donnent l'impression de vouloir nager juste devant l'étrave et de se donner coup de queue et autres «amabilités» pour y parvenir.
Soudain le spectacle est terminé, ils ont disparu.
- C'est le temps de la découverte de la ville ou du village inconnu. - C'est la recherche du «bon» magasin pour refaire le plein de vivres, surtout du frais. - C'est déambuler dans des rues aux repères et couleurs inhabituelles pour y dénicher la pâtisserie, ou tout autre gourmandise locale, qui remportera l'adhésion de l'équipage.
- C'est hésiter entre des restaurants aux cartes prometteuses. Et parfois, finir dans un boui-boui.
L'escale, c'est s'offrir le plaisir de la nouveauté.
En voilier par une nuit sans lune, on n'y voit rien mais c'est beau.
Ajoutez une pincée de plancton phosphorescent, ça devient encore plus joli. Et lorsque les dauphins se mettant à vous accompagner et tracent des «flèches de lumière» dans le plancton, c'est franchement magique.
Nous filons cap au Sud à une trentaine de miles nautiques au large des côtes. Vent de Nord Nord-Ouest 5 à 6 Beaufort avec une houle par le 3/4 arrière. Quelques vagues déferlent autour du bateau. Les conditions devraient rester stables jusqu'à ce que ça «mollisse», probablement vers une heure cette nuit.
Nous renouons avec plaisir aux navigations en short, tee-shirts et casquette. Cela nous change de celles avec "bonnet, veste et pantalon de quart" toute l'année en Manche.
Les alizés portugais (nom donné au vent dominant de nord qui longe la cote portugaise l'été) sont bien installés et la mer est plate.
Petite étape pour la marina de Portosin avec deux objectifs : une vraie douche et refaire un avitaillement de frais.
Cette nuit, succession d'empannages pour se faufiler entre le DST et la Corogne. Les quarts de nuit passent rapidement. La situation géographique et le vent nous offrent une mer formée. Pas toujours confortable mais jolie. Au petit matin le cap est en vue. Un peu de spi tant qu'il reste un souffle de vent. La mer se pose de plus en plus.
Depuis que le jour s'est levé, nous avons croisé Mola-mola, dauphins , Océanites cul blanc, Pétrels et, en arrivant près des côtes, de nouveau des Fous de Bassan.
Ce soir, le bateau est amarré sur le ponton publique de Puerto de Fistera, sous le cap Finisterre.
La terre est visible sous le spi orange vif de 3Gouttes
Cap Finisterre sous le soleil espagnol
3Gouttes amarré au ponton publique du Puerto de Fistera
Apparition fantomatique d'un 3 mâts dans la brume du petit matin
La mer est calme depuis cette nuit, s'anime en quelques minutes des souffles des baleines au loin.
Par deux fois l'une d'elles s'approche suffisamment pour que l'on puisse admirer dos et aileron dorsal.
Nous sommes au milieu du Golfe de Gascogne et profitons de la météo clémente pour remettre en service notre régulateur d'allure, l'ancêtre des pilotes automatiques actuels.
Combinaison d'une simple pâle aérienne et de sa sœur jumelle immergée, de nombreuses poulies, des drosses pour relier le tout, et zou. Pas besoin d'énergie électrique ou autre. Le vent fait son œuvre pour peu que l'on soigne le réglage. Tout se joue dans l'angle entre la pâle dans le lit du vent et celle, à l'eau, dans l'axe du déplacement. Plus besoin de barrer le bateau.
Nous avons renoué avec la houle de l'Atlantique et ses tons bleu profond.
À peine la cardinale Ouest doublée, nous faisons cap au 205/210 en route directe vers le cap Finistère.
Pourvu que cela dure.
Nous sommes en stand-by "météo" à Camaret. L'idée est de choisir le meilleur moment pour notre traversée du Golfe de Gascogne. N'étant ni un fin stratège, ni un météorologue averti, cela relève un peu de la magie.
N'empêche que l'on n'a pas du tout envie de se tromper.