J'aime le rituel du soir. Se préparer pour la nuit en mer. Anticiper sur les successions de quarts, discuter avec Sophie des éventuels changements de voilure et/ou d'allure au gré des hypothèses, je n'ose dire prévisions, météorologiques.
Puis je me retrouve seul dans le cockpit pour mon premier quart. Sophie dort dans la cabine avant. Je regarde les étoiles apparaître les unes après les autres, scrute l'horizon à la recherche de lumières signalant la présence d'autres bateau. Chacune faisant l'objet d'interrogations sans cesse répétées.
- Est-ce un pêcheur, un plaisancier, un je-ne-sais-quoi?
- Fait il route vers nous ?
- Combien de temps vais-je devoir le surveiller ?
Ce soir, aucune lumière ne vient avec son lot de question. La lune gibbeuse est visible dès le début mais disparaîtra derrière l'horizon en première partie de nuit. La mer est belle, le vent de plus en plus faible permet encore de faire route sous voiles. Il est probable que la pétole s'installe dans la nuit. Synonyme de voiles qui claquent, de bateau ballotté comme un bouchon, voire de moteur. Bref, pas vraiment tranquille. Pour le moment je profite du calme.
Les côtes de Sardaigne (Ile de San Pietro)

Les côtes de Sardaigne - bis

Lorsque les dernières prévisions tombent, nous sommes déjà en mer, cap vers Majorque. Les orages prévus initialement au sud de notre route sont confirmés. Et je confirme, nous les avons vus au loin toute la nuit. Impossible d'évaluer leur distance mais au zénith de 3Gouttes les étoiles sont toujours restées visibles. Par prudence ou confort intellectuel nous avons quand même fait route plein nord un moment. Rien envie de prouver ni d'éprouver.
Peu avant que les orages n'éclatent

Ce soir, c'est le calme au mouillage


J'ai pris beaucoup de plaisir aujourd'hui à observer sur le fond de sable une petite raie (une trentaine de cm) entourée de 3 poissons plats, soles à priori, qui semblaient rechercher leur nourriture ensemble. N'hésitant pas à se passer dessus, se pousser,... le quatuor perdure plusieurs heures : nous les avons vu le matin ET en fin de journée, toujours sur la même zone.
La limpidité de l'eau permettant même de les observer directement de la surface par 5 m de fond.
Superbe navigation au portant de 90 milles nautiques pour l'île de Formenterra. Nous avons enfin revu des dauphins après plusieurs semaines sans. Un grand groupe.
Arrivée par nuit noire au mouillage, dans du tout petit vent, tout en douceur à la voile. La multitude de feux de mouillage (et de cibles AIS) nous invite à la prudence : nous mouillons en marge de la zone pour nous reposer le temps que le jour se lève.
Il parait très proche mais il est à plus de 2 km. c'est sa taille, 300 m, qui nous a induit en erreur !
Au détour d'une ruelle de Villajoyosa
